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Faut-il réagir aux mauvaises critiques ?

En voilà une question qu'elle est bien bonne !


En voilà un article qui ne va pas être aisé à écrire. La critique. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais ce mot est rarement pris dans le bon sens du terme. Dès que nous lisons la phrase suivante : « Voici ma critique sur tel livre ! », nous imaginons le pire. Il est vrai que le mot « critique » n’a rien de sensuel. Bien au contraire. Pourtant, une critique n’est pas forcément à prendre dans le sens négatif.





Je vais t’avouer une anecdote : lorsque j’ai osé publier mes premiers romans, ma timidité s’entendait parfaitement bien avec mon peu d’assurance. Je me disais que, forcément, les premiers retours n’allaient pas être bons et que j’allais me retrouver au milieu de la place publique du village pour me faire lapider.

Et tu veux rire ? C’est exactement ce qu’il s’est passé avec la première sortie de « L’homme sans nom » et celle de « Et si demain n’existait plus ? » ! J’ai eu droit à deux critiques assez virulentes et je peux t’assurer que pour une personne comme moi, c’était l’équivalent de se manger un coup de batte de base-ball en aluminium : ça fait super mal !


Les mots blessent !


Si tu n’as jamais testé, je te suggère de demander à ton meilleur ami de te jeter un dictionnaire Larousse au visage. Tu vas voir, ça fait super mal 😊 😊

À cette époque, nous étions en 2013 pour « L’homme sans nom » et en 2015 pour « Et si demain n’existait plus ? ». Autant te dire qu’à cette période, je n’avais personne pour m’aider. J’écrivais mes romans dans mon coin et j’utilisai le correcteur « Robert » qui, au passage, m’avait drôlement aidé à m’améliorer dans les fautes de temps : j’en avais encore plus qu’avant ! Si tu me suis un peu, tu dois savoir que je suis plus proche d’avoir obtenu mon baccalauréat dans un « Kinder Surprise » qu’à la sortie de lycée.


C’est avec humour que je peux te l’annoncer, non sans fierté que : oui, je suis « Bac -4 » en philosophie de comptoir ! J’ai longuement étudié pour en arriver jusque-là !


Les retours concernant ces trois premiers romans furent cinglants. Je t’arrête tout de suite : je ne m’attendais pas vraiment à recevoir le prix Goncourt. Pour comprendre la situation, il faut revenir un peu en arrière. De 2013 à 2016, je ne connaissais rien du tout de Facebook et de Twitter. Je n’avais aucune idée de l’existence des groupes d’entraide et lorsque j’annonçai à mes amis que j’écrivais un roman, cela faisait rire les oiseaux et chanter les abeilles !

Depuis, j’ai changé d’amis 😊 😊


Ainsi, les deux ou trois premiers avis m’avaient sapé le moral.

J’avais eu droit à de jolis phrasés :


« L’auteur devrait songer à se convertir dans une crêperie Danoise ! »

« Et si l’écriture n’existait plus ? »


Je ne vais pas te sortir l’intégralité de


« Et la tendresse, bordel ? » !



Forcément, cela joue sur tes espoirs, ton envie. Tu te dis qu’indéniablement, ces gens ont raison. Tu te caches dans un coin de ta chambre, replié sur toi-même – j’exagère un peu – en te disant que tu es la plus grosse « merde » de l’univers et qu’à la limite, dans le meilleur des mondes, tu pourrais songer à rejoindre l’émission « Les mâcons du cœur » pour, au moins, te sentir utile, même si tu as le même talent que moi avec un marteau : il tape plus souvent ton doigt que le clou, le salaud !


Ce n’est qu’avec le temps que j’ai appris à gérer tout cela.

S’entendre dire que tu devrais songer à stopper l’écriture ou que tu devrais t’attarder à écrire des lettes à ta grand-mère, ce n’est jamais plaisant. Tu en arrives à douter de toi et tu te dis qu’il faut absolument tout arrêter car « EUX » ont raison. En réalité, il faut prendre le problème à l’envers. De 2013 à 2021, si tu sais compter, il s’en est passé du temps. On se fait de nouveaux amis, de ceux qui te tendent la main en te rassurant, en te donnant de bons conseils et qui n’hésitent à mettre la main à la pâte pour décortiquer tes textes qui, au final, ne sont pas si mauvais que cela. C’est juste que comme tu as été un élève assidu et que tu as obtenu tes diplômes haut la main avec la mention « Génial ! », cela se ressent. Tu auras capté le sarcasme…


En prenant soin de m’entourer de bonnes personnes, que dis-je, d’amis merveilleux qui connaissent mon aversion pour le brossage de poils dans le bon sens, tant qu’à faire, ils n’ont pas hésité à me dire mes défauts et… mes qualités ! Ainsi, j’ai pris sur moi. En 2013, je connaissais mes lacunes. J’avais envie d’écrire des romans, mais l’envie ne fait pas tout. Tu vas me dire que c’est déjà un bon début, après tout !


« C’est en forgeant qu’on devient forgeron ! »


Ce n’est pas un proverbe anodin. Bien au contraire puisqu’il annonce la couleur. En continuant d’écrire mes romans, ces derniers ont commencé à prendre de l’assurance dans les propos tenus et dans l’écriture. Ma manière d’écrire n’était plus la même et se bonifiait. Un jour, en 2016, un ami m’a demandé d’aller voir les retours de lecture sur mes premiers titres. Je t’avoue sincèrement que je n’osais plus aller voir les avis sur mes romans et tu sais quoi ? En me focalisant sur trois personnes, je m’étais imaginé tout seul, comme un grand garçon, être le pire des auteurs de la voie lactée – c’est celle dans laquelle nous vivons, au passage 😊 -

Guillaume m’avait demandé de faire un tour du côté d’Amazon pour me rendre compte que mes écrits touchaient les gens bien plus que je ne pouvais l’imaginer. Pour te donner un exemple, « Et si demain n’existait plus ? » était passé du statut de :


« Plus grosse daube… »


À celui d’ « Objet Littéraire Non Identifié ». Je commençai à recevoir des mails de lecteurs qui m’orientait sur quelques fautes récalcitrantes et avec une joie immense de me proposer leur aide. J’ai vu de la bienveillance de partout alors que « connement », je m’étais focalisé sur le mauvais. Tout ça pour te dire quoi ? La mauvaise critique aura toujours la fâcheuse habitude de tuer ce que nous pouvons appeler, l’égo. Le mien n’est pas surdimensionné, je te rassure sur ce point. Une poignée d’individus avait ce pouvoir abjecte d’anéantir, en quelques mots, des mois et des mois de boulot. Cette même poignée d’individus se permettait de critiquer avec véhémence un texte qu’eux-mêmes n’auraient pas pris la peine d’écrire.


Étant un fan des écrits de Boris Vian, je me suis souvenu de cette citation :


« La critique, art aisé, se doit d'être constructive. »


Qu’est-ce que cela peut signifier ?


Tout simplement qu’il est facile de donner à la critique le mauvais sens du terme, dès lors que des individus se permettent d’émettre un jugement malaisant, sans réel fondement. Un ami, qui avait lu la première « critique » sur « Et si demain n’existait plus ? », m’avait téléphoné pour en parler. Je m’en souviens encore :


« Relis la critique et enlève telles phrases ! Tu verras qu’en réalité, les mots peuvent signifier autre chose ! »


La réalité ? Si tout le monde a le droit irréfutable de juger une tierce personne, si nous reprenons les mots de Boris Vian, elle se doit de le faire avec un véritable fondement. Et voici ce que cela a changé pour moi, dans ma façon de voir les choses :


Nous ne pouvons pas plaire à tout le monde. Toutefois, il faut absolument faire le distinguo entre les personnes qui viennent vous cracher au visage parce qu’ils n’ont rien d’intéressant à faire et ceux qui, quoi qu’il advienne, tenteront d’apporter une pierre à l’édifice.

Quelques individus ne font pas et ne doivent en aucun cas, servir d’autorité !

Lorsque j’étais « enfant », mon père me sommait d’arrêter de dire « C’est de la merde ! », mais plutôt : « Je n’aime pas ! ». J’avais complétement zappé qu’enfant, j’étais aussi comme ceux qui continuent, encore, de défoncer des auteurs, musiciens, réalisateurs.


Ce qui m’a aussi drôlement aidé, ce sont les mots d’Alexandre Astier. Je ne m’en souviens plus intégralement, mais pour résumé, cela donnait :


« Je ne cherche pas à plaire à ceux qui me critiquent, mais à donner de ma personne à ceux qui m’aiment pour ce que je leur donne ! »


En conclusion, j’ai envie de te dire que dans ces fameuses critiques, aussi néfastes soient-elles, il y a du bon et du mauvais. Il faut « lire », prendre du recul et se demander « Qui est cette personne pour dire que j’ai fait de la merde ? » et tu te rendras compte que finalement, elle est comme toi ! Elle exprime une opinion. Cette opinion te déchire le cœur. Mais c’est SON opinion, certainement pas celle des autres lecteurs ! Et de toi à moi, une mauvaise critique contre trente bonnes, ça passe à l’as, non ? En revanche, je vais être clair : poses-toi des questions sincères s’il s’agit du contraire…


Je ne sais pas si je t’ai aidé à te sentir mieux dans tes baskets, mais j’avais envie de partager cette histoire avec toi ! N’oublie jamais que s’il existe des gommes au bout des crayons, c’est pour réparer les erreurs que nous faisons, tous !



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